Posted on septembre 25, 2012
Après « Terre » et « Tempête » dédiés à notre planète et à l’humain, Robert Fred nous offre « Pensers « .
Poésie et pensée sont un peu comme eau et huile dans nos usages, pourtant, né de la lecture d’Empédocle d’Agrigente, « Pensers » est un trait d’union. En effet, à la période dite présocratique, les penseurs mirent en place les premières colonnes de la connaissance dans un univers fascinant, instinctif et naïf, appuyé sur une représentation imaginaire et poétique qui engendra le génie de la science.
Le poète explore cette substance merveilleuse qui d’un oeil innocent et d’un accord subtil ouvre la porte de l’intelligence.
Où réside le secret pour se libérer du voile qui nous occulte le monde ?
Où réside cette lucidité qui s’échappe devant nos craintes ?
Comment s’éveiller au monde pour y trouver son regard ?
La pensée est une palpitation, un jeu dans lequel le poète se lance, libéré de tous préjugés.
Regard d’enfant dans un coeur d’adulte, ouvert sur un monde renaissant sans cesse, il doit offrir un oeil nu, aller au-delà de lui-même.
Pensers: Publié aux éditions Slatkine à Genève en 2010. Broché, sur papier Munken.
80 pages, longueur 17,9, largeur 11,3
N° SERIE: ISBN: 9782832104088 – EAN: 9782832104088
La compassion
Perles d’eau de mer sur le front de l’âme corps du grain de sable le lien nous sculpte
Bu pur
L’eau fraîche de la source est une respiration pour le ventre devant la mort ou la souffrance sa lueur est un pont sûr
Trop entendre
Trop entendre c’est devenir sourd
À trop voir on ignore à trop dire on s’égare
C’est aller qui nous libère mourir qui devient
Aimer c’est être
Volteface inutile
La conscience des illusions est une volte face inutile On ne s’acquitte pas de l’arène en applaudissant du gradin
L’impossible réponse
Si je meurs je ne saurai toujours pas où cela fini
Comme je ne sais pas où cela commence
La fenêtre ouverte m’apporte l’air
j’inspire !
Le commencement
Ce n’est pas tant les souvenirs mais celui qui se souvient
Ce n’est pas temps l’endroit mais celui qui est
Regard
Acte qui répond à l’autre son regard
Réceptacle
La lumière est un phare qui nous guide au long de la vie le réceptacle en est le corps l’abreuvoir est le chemin
Le sculpteur
Il y a sur Terre trois raisons d’aimer la lune le soleil et les collines
une autre invisible et secrète réside en le sable qui prend forme
Alchimiste
Prendre le vol d’un oiseau blanc enjamber l’espace d’un pas de fourmi fournir au ventre le souffle rouge
éveiller le sel dans l’eau de la connaissance
L’ascendance
Que chacun des croyants descendants du ciel
chrétiens bouddhistes juifs musulmans taoïstes indous tous
qu’ils ouvrent leurs écoutilles qu’ils ouvrent leurs livres
qu’ils ouvrent leurs coeurs qu’ils ouvrent leurs yeux
peut-être alors trouveront-ils humains leur destinée commune
La lance
Les djinns les démons les affres haines vindictes et rébellions combats contre nous-mêmes où s’essoufflent nos forces
Il est dans l’abandon de soi le calme limpide et lucide où la cible devenue claire transporte la lance à la source